LES 70 ANS DE LA LIBÉRATION D’AMANCE

Les 21, 22 et 23 septembre 1944, de violents combats eurent lieu sur la colline, occupée depuis 4 ans, lors de la libération de la France par les alliés. La plaque ex-voto qui se trouve dans l’église a été offerte par les amançois rescapés en remerciement à Sainte-Thérèse de les avoir protégés.

A l’occasion des 70 ans de cet événement, la municipalité a organisé le 23 novembre dernier un rassemblement autour des mémoires vivantes de notre village. Thérèse, Paul, Marcelle, Jacques, Marie-Thérèse, Pierre, ont articulé leurs témoignages autour du rappel des faits historiques, préparés et présentés par Aline Bienaimé et Nicolas Didion. Bertrand de Preval, Aleth Barbey et Etienne de Cointet, anciens habitants de Fleurfontaine, ont enrichi les échanges.

Le public n’a pas manqué de réagir et d’apporter lui aussi sa contribution.
Du passage des premiers soldats tirailleurs sénégalais et algériens faisant découvrir aux Lorrains le couscous, à l’arrivée des Américains, le village a, une nouvelle fois, souffert de sa position stratégique.

L’arrivée des Allemands en side-car, la débâcle en 1940 avec le départ d’un camion où dix-sept amançois tentent l’aventure avortée d’un départ, l’occupation de 40 à 44, la collecte des doryphores par les enfants de l’école pour sauver les cultures de pommes de terre furent décrites, juxtaposées aux faits de guerre encore ressentis par les anciens.

Marie-Thérèse Christophe a notamment détaillé un fait d’une incroyable improbabilité qui a sauvé le village de sa complète destruction.
Les occupants avaient pour ordre de tenir Amance coûte que coûte. Après un bombardement qui a tué son chef, l’officier allemand le plus haut gradé, Paul Rothaüser, prend alors le commandement des troupes. Jugeant l’encerclement inévitable, il décide l’évacuation en direction de Nomeny.
« Lorsque les bombes sont tombées, ébranlant la maison, je suis projeté au plancher. Au même moment une statuette de la vierge Marie tombe sur moi. Le mécanisme (qui était bloqué depuis longtemps) s’enclenche et j’entends l’Ave Maria. Je vois dans cela un signe du ciel », écrira l’ancien militaire.
Son supérieur voulut plus tard le traduire en conseil de guerre pour abandon de poste, mais il fut victime d’un accident de voiture qui sauva Paul Rothaüser du tribunal militaire.
Son initiative aura permis aux libérateurs d’entrer dans Amance en douceur.
Depuis ce temps, en Allemagne, au centre d’un reposoir dans son jardin, trône la statuette salvatrice offerte par Monsieur Munier, père. Le déclenchement impromptu de la mélodie, résultant de l’intrépidité du petit Pierre Munier, son fils, auteur involontaire du blocage du mécanisme, aura eu une conséquence « quasi miraculeuse ».

La municipalité tient a remercier Aline, Nicolas et tous les participants pour leur travail de préparation, qui nous a permis de partager un agréable moment, riche en émotions.